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Depuis le mois de mars, alors que la plupart de nos espaces publics étaient censés être vides, nombreuses sont les personnes qui se sont pourtant exprimées dehors, de façon non numérique. Les murs de nos rues, les vitrines de nos commerces, nos lieux publics, nos fenêtres, portes et balcons privés : tout l’espace public a été recouvert de messages qui, avant 2020, auraient relevé de l’imaginaire.
Comment avons-nous parlé et parlons-nous encore du confinement, du déconfinement et de ce contexte extraordinaire de pandémie mondiale ? Avec quels mots, quelles phrases, quels signes, quels messages ? Qu’avons-nous voulu dire à nos voisins, aux passants, aux clients, à nos gouvernements ? Qui nommons-nous comme responsables de la décision de confinement ?
L’étude ici présentée, « Vitrines en confinement - Une mémoire visuelle du (dé)confinement », cherche à répondre à toutes ces questions.
Ce projet a été créé en avril 2020, par une équipe du CNRS et de l’Université Paris Nanterre (en lien avec le projet ANR - Collabora), et il est plus précisément porté par deux chercheuses, Sarah Gensburger et Marta Severo. Il est né comme un défi collaboratif, lancé à travers les réseaux sociaux et son site internet participatif, au niveau mondial, mais particulièrement actif en France, en Italie et en Belgique.
Il s’agissait d’appeler les citoyens à partager des photos, prises lors de leurs sorties autorisées, de tous ces « nouveaux » messages dans l’espace public : mots d’humour, d’amour, d’encouragement, art de rue, mots de luttes, de colère, décrets, règlementations sanitaires basiques.
L’objectif était clair : archiver les messages exprimés dans l’espace public, en relation avec cette période bouleversante, pour construire une mémoire visuelle collective de celle-ci – un patrimoine numérique pour l’avenir. Nous avons souhaité rechercher différents messages, à différents endroits du monde et à différentes tonalités, afin de pouvoir mener une analyse scientifique complète de toutes ces expressions.
Cette base de données présente le résultat de cette collecte, qui rassemble des milliers de photographies, prises par des centaines de contributeurs au cours des derniers mois.
Nous les remercions toutes et tous chaleureusement pour leur implication dans ce projet !